localisation de la rosacée

Couperose et rosacée sont des situations très fréquentes. Elles génèrent un inconfort important et, du fait de la facilité avec laquelle on les perçoit (on pourrait dire qu’elles se voient comme « le nez au milieu de la figure »…), peuvent avoir des répercussions sociales importantes. C’est pourquoi il est primordial de s’intéresser aux origines de la couperose afin d’éventuellement proposer des « solutions naturelles »…

Précisons tout de suite que, malheureusement, de nombreuses études ont montré qu’il était difficile de réduire les manifestations de la rosacée car elle touchait au fonctionnement même de notre système immunitaire et de nos vaisseaux sanguins. 

Malgré cela, certains actifs ont montré une efficacité relative, nous autorisant à envisager que des produits naturels pourraient participer à améliorer l’état des sujets atteints. 

1. Qu’est-ce que la rosacée ?

La rosacée est une affection relativement fréquente, à l’origine de 2 à 3% des consultations et toucherait 4 millions de personnes en France.

Elle survient plutôt après 45 ans, et prédomine chez la femme, sauf certaines formes (comme la forme hypertrophique) qui est plus fréquente chez les hommes.

Couperose et rosacée

Forme vasculaire ou COUPEROSE

Couperose, rosacée, vasculaire et papulo-pustuleuse

C’est la forme la plus fréquente, et aussi la moins invalidante, même si ses manifestations sont fort désagréables pour le sujet qui la subit.

Elle se caractérise d’abord par une rouge, appelée érythrose, accompagnée d’une sensation de visage rouge touchant surtout le centre du visage, tout en épargnant le pourtour des yeux et celui de la bouche. En revanche, les joues, le nez, le milieu du front et le menton sont concernés.

Parfois, des vaisseaux de couleur rouge et violacée deviennent visibles : ce sont les télangiectasies.

Afin de proposer un protocole cohérent, basé à la fois sur un bon choix d’Huiles Végétales et d’Huiles Essentielles, il est important de connaitre la physiopathologie de cette maladie. Elle touche plusieurs structures cutanées :

Certains chercheurs ont même mis en évidence que la circulation pourrait parfois être inversée dans certains vaisseaux de la face, favorisant la stase sanguine, la dilatation des vaisseaux et donc l’apparition à la fois de l’œdème et des télangiectasies.

La forme papulo-pustuleuse

Sur cette zone inflammatoire, peuvent apparaître deux types de stuctures :

– Des  papules : ce sont des élévations de la peau (environ 2 mm de hauteur), rouges, fermes et qui peuvent être douloureuses. Elles peuvent parfois être dues à l’invasion de la glande sébacée par un parasite, présent habituellement dans le follicule et appelé Demodex folliculorum).

– Des pustules, qui ressemblent à des lésions d’acné, avec une zone blanche au sommet du bouton.

La forme hypertrophique

Heureusement, cette forme est assez rare et touche moins de 5% des patients souffrant de rosacée avec une très grande prédominance masculine.

Dans cette forme, on constate une pointe de nez rouge et soufflée associée à un épaississement de la peau et une dilatation des glandes sébacées. Parfois, des protubérances charnues très disgracieuses apparaissent… C’est ce qu’on appelle le rhinophyma, souvent connoté avec l’alcoolisme alors que celui n’est pas forcément en lien avec cette pathologie.

2. Quelles sont les causes de la rosacée ?

Les mécanismes de survenue de la rosacée sont, aujourd’hui encore, assez mystérieux et l’on ne connaît pas vraiment la cause de cette maladie.

Origine vasculaire de la maladie

Histologie de la couperose (rosacée)

Dans certaines formes de couperose, il existe un problème de circulation sanguine où le flux sanguin, au lieu d’être drainé vers le bas, tend à s’inverser, conduisant à une accumulation de sang dans les vaisseaux du derme de la face. Ces vaisseaux ainsi dilatés, favorisent l’œdème et l’altération de leur paroi.

Par ailleurs, un processus inflammatoire favorise également la vasodilatation et l’augmentation de la perméabilité vasculaire, favorisant de fait l’œdème (et donc la rougeur).

Prédisposition génétique

Des études épidémiologiques concluent que la rosacée touche surtout les sujets de type nordique à peau claire, yeux clairs et cheveux clairs. Ainsi, en France, la maladie est très rare dans le sud et beaucoup plus fréquente au nord de la Loire, et quasi-inexistante chez les sujets à peau noire.

Rôle du Demodex folliculorum et du microbiote cutané

acarien Desmodex falciparum rosacée

Le parasite Demodex folliculorum  est un acarien vermiforme de 0,3 à 0,4 mm de long, pouvant se développer à la surface des poils et cils.

Il peut être associé à certaines bactéries retrouvées en grand nombre sur le visage des patients atteints, et serait impliqués dans la rosacée. Par ailleurs, le Demodex est souvent retrouvé dans la dermite péri-orale et post corticoïdes, ainsi que dans les blépharites (atteinte des paupières en bordure des cils). 

Il agit comme un agent pro-inflammatoire (favorise l’inflammation) dans la rosacée, dont le développement est favorisé par l’œdème.

Il faut savoir également que certains auteurs pensent que Helicobacter pylorii, bactérie souvent retrouvée dans les ulcères, serait impliquée dans la rosacée. Cette hypothèse est loin de faire l’objet d’un consensus scientifique, mais mérite malgré tout d’être soulignée.

Inflammation

De nombreux médiateurs de l’inflammation semblent impliqués dans la rosacée, avec l’implication de lymphocytes et d’histiocytes.

Dernièrement, il a été révélé que l’immunité non spécifique jouerait également un rôle clé, avec la surexpression des Toll Like Receptor (TLR2), qui rendrait le système immunitaire hyper-réactif par rapport à des stimuli environnementaux, somme toute banals. 

Film hydrolipidique

Le film hydrolipidique pourrait être altéré associé à un défaut de protection, entraînant une hypersensibilité, ou rendant l’épiderme plus vulnérable à certains agents pro-inflammatoires. Ici encore, on imagine une cible thérapeutique potentielle, en restaurant l’intégrité de ce film lipidique. 

Causes environnementales

De nombreux facteurs influencent la rosacée, et constituent autant de facteurs aggravants. On compte parmi eux : l’alcool, l’exposition aux UV, au froid, au chaud, la consommation de certains aliments, comme les épices, des boissons chaudes (café, thé) et aussi les émotions (comme la peur, la honte, le stress…).

3. Quelles sont les stratégies pour la rosacée ?

Pour résumer, on pourrait dire que la couperose se caractérise par un œdème, lui-même déclenché par une stase sanguine et une inflammation locale.

Pour proposer une solution, il faudrait cibler les facteurs suivants :

Les Huiles Essentielles

Afin de favoriser la circulation sanguine et le retour veineux, il pourra être judicieux d’appliquer une crème, dans l’idéal que vous aurez réalisée à base d’aloe vera et en partie de cire d’abeille, de glycérine et d’huile de coco, dans laquelle vous ajouterez un mélange de plusieurs Huiles Essentielles :

Protocole

Dans 50 g de crème, que vous fabriquerez ou que vous choisirez bio, verser 10 gouttes de chaque Huile Essentielle proposée ci-dessus, et bien remuer.

Appliquer un petit pois de crème matin et soir sur les zones touchées.

Précautions d’emploi

Par précaution, on réservera la préparation à l’adulte ou l’adolescent de plus de 12 ans, hors femme enceinte et allaitante.  

S’il apparait qu’il n’est pas évident de réellement agir sur la cause de la rosacée et d’espérer une nette amélioration, une stratégie est toujours gagnante : le camouflage ! Certes, c’est un pis-aller, mais quitte à le pratiquer, autant se rappeler que des pigments verts permettront de neutraliser les rougeurs liées à l’inflammation, caractéristique de la rosacée.

Références

Guerrero, D. (2011). L’approche dermo-cosmétique dans la couperose et la rosacée. Annales de Dermatologie, 138, –. doi:10.1016/S0151-9638(11)70083-7 

Cribier, B. (2014). Physiopathologie de la rosacée. In Annales de dermatologie et de venereologie (Vol. 141, pp. S158-S164). Elsevier Masson.

Cribier, B. (2017). Rosacée : nouveautés pour une meilleure prise en charge. In Annales de Dermatologie et de Vénéréologie (Vol. 144, No. 8-9, pp. 508-517). Elsevier Masson.

Draelos, Z. D. (2017). Cosmeceuticals for rosacea. Clinics in Dermatology, 35(2), 213-217.

Younis, N. S., & Mohamed, M. E. (2019). β-Caryophyllene as a potential protective agent against myocardial injury: the role of toll-like receptors. Molecules, 24(10), 1929. https://www.mdpi.com/1420-3049/24/10/1929

Réglementation cosmétique :

https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:342:0059:0209:fr:PDF

https://ansm.sante.fr/documents/reference/reglementation-des-produits-cosmetiques

Pour en savoir plus :

GEA, A. et Banel, P., Physiologie et Huiles Essentielles, 2022, éditions DUNOD, Paris.

Mise en garde

Je ne suis pas médecin, et les conseils prodigués ne se substituent pas à un avis médical. Ils ne permettent pas d’établir un diagnostic, ni un traitement. N’arrêtez jamais un traitement sans en parler à votre médecin. 

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