Hyperactivité, TDAH et huiles essentielles

Votre enfant a des difficultés de concentration, ou peut-être souffre-t-il de TDAH ? Les Huiles Essentielles peuvent peut-être l’aider ! Il a du mal à terminer ses devoirs, et parfois ses activités de loisir ? Il éprouve des difficultés à s’organiser, à suivre des consignes qu’il a pourtant comprises ? Il a du mal à « rester en place », et ne peut apprendre qu’en se tortillant sur sa chaise, en se levant et/ou discutant avec ses camarades ? Alors il se peut, que loin du stéréotype de l’enfant turbulent ou mal élevé, il souffre d’un trouble de l’attention et/ou d’hyperactivité. Certaines huiles essentielles peuvent agir au niveau cérébral pour réguler le fonctionnement des neurones impliqués.

Ce trouble, appelé TDAH (Trouble Déficitaire de l’Attention avec ou sans Hyperactivité) touche de nombreux enfants, et compromet souvent leurs chances de réussites scolaires.
D’après une étude datée de 2012, on estime en France, qu’il touche environ 5% des enfants âgés de 6 à 12 ans (1).

On ne sait pas exactement ce qui est à l’origine de ce fonctionnement cérébral particulier, mais on sait en revanche qu’un médicament, appelé méthylphénidate (MHP (2), dont l’un des noms commerciaux est la ritaline®), apporte de grandes améliorations dans les capacités d’attention que peuvent montrer ces enfants.

Dans cette même classe d’âge, environ 2% des enfants sont traités par cette molécule, qui modifie le fonctionnement du cerveau pour favoriser une meilleure attention et donc une meilleure scolarité.

1- Le fonctionnement neuronal

Tout d’abord, il faut savoir que les neurones communiquent entre eux en échangeant des informations au niveau d’un zone de contact, appelée synapse. Au niveau d’une synapse, le premier neurone libère une molécule chimique que le deuxième neurone va détecter : cette molécule chimique, capable de transmettre une information d’un neurone à un autre, est appelée neuromédiateur.

Les causes neuronales du TDAH

Plusieurs causes peuvent être impliquées dans le TDAH ; parmi elles, nous allons nous intéresser au fonctionnement particulier d’un groupe de neurones situés dans le cortex préfrontal.

Il semblerait que le TDAH soit souvent associé à une baisse d’activité dans une population de neurones utilisant deux neuromédiateurs impliqués dans la régulation de l’attention : la dopamine et la noradrénaline (3). Ils sont chimiquement très proches l’un de l’autre, et appartiennent à la même voie de biosynthèse : ils dérivent tous les deux du même acide aminé (tyrosine).

Une diminution de l’activité de ces neuromédiateurs semble se manifester par ce que les chercheurs qualifient de « ennui agité », amenant les sujets à rechercher en permanence la nouveauté.

Mode d’action du MHP (ritaline®)

Justement, le MHP est une molécule qui va agir sur la dopamine, en augmentant son séjour entre les deux neurones. Ainsi, la présence du médicament va tendre à rétablir le fonctionnement normal de la synapse dopaminergique.

synapse-TDAH

Pourtant, ce médicament n’est pas dénué d’effets secondaires : risques neuropasychiatriques, risques de retard de croissance ou de diminution de la prise de poids, risques cardiovasculaires et cérébrovasculaires (4)… Devant ces risques, l’ANSM impose une prescription très réglementée : le MHP doit être initialement prescrit par un praticien hospitalier, puis le renouvellement de l’ordonnance s’effectue par le médecin de famille. Par la suite, cette première prescription doit être de nouveau renouvelée tous les ans en milieu hospitalier.

Ainsi, la recherche d’un accompagnement thérapeutique dénué d’effets secondaires  et moins lourd à utiliser d’un point de vue administratif peut s’avérer utile ; les HE peuvent, justement, participer à la régulation du cerveau du patient atteint de TDAH.

Sarriette des montagnes
Lavande vraie
Cyprès de Provence

2- HE et TDAH

Plusieurs études et méta-analyses ont été menées sur le potentiel thérapeutique des HE dans l’accompagnement du TDAH ou sur leur action sur le métabolisme dopaminergique.

Le cédrol, molécule contenue dans les HE de Cyprès de Provence (Cupressus sempervirens) ou de Cèdre de l’Atlantique (Cedrus atlantica) par exemple, présente une action stimulatrice sur certains récepteurs à la dopamine (Récepteurs D1). De la même façon, l’huile essentielle de baies de Gattilier (Vitex agnus-castus) semble présenter des composés ayant la propriété d’activer les récepteurs à la dopamine (5). Cependant, ces HE contiennent des molécules (diterpenoïdes) réputées avoir une action hormon-like (5), ce qui incline à la prudence lors de son utilisation, surtout chez les enfants.

Des expériences individuelles (sans valeur statistique) ont été menées sur des enfants atteints de TDAH, et montrent l’opportunité d’utiliser des HE en massage (3), afin de réduire les effets annexes potentiels du trouble (anxiété, dépression, baisse de l’estime de soi…). Les HE d’encens (Boswellia carteri), de mandarine zeste (Citrus reticulata op zeste), de petitgrain bigarade (Citrus aurantium var amara, op feuilles) ou de bergamote zeste (Citrus bergamia) ont montré une certaine efficacité.

Plus généralement, les HE de citrus, semblent calmer l’anxiété en activant un système inhibiteur du cerveau (le système GAGA-ergique).

L’huile essentielle de lavande vraie (Lavandula angustifolia) est très souvent citée pour ses vertus apaisantes. Plusieurs méta-analyses ont montré l’opportunité de cette HE dans le TDAH (3 ; 6) ; il est intéressant de préciser que si les tests ont confirmé l’amélioration de l’attention lorsque l’odeur de lavande est inhalée, les mêmes tests n’ont pas montré le même effet avec les composés de l’HE isolés (linalol et acétate de linalyle) : encore une fois, il est difficile de réduire l’action d’une HE à la somme de ses molécules constitutives…


De même, les huiles essentielles de romarin (Rosmarinus officinalis, CT 1,8-cinéole) et de menthe poivrée (Mentha x piperita), en olfaction ou en massage, ont montré une amélioration des capacités d’attention. Il semblerait que l’interaction entre le 1,8-cinéole et le 2-pinène de ces HE inhibe la dégradation de l’acétylcholine, un autre neuromédiateur impliqué dans la régulation de l’attention (6).

Une extraction au CO2 de l’origan (Origanum sp, espèce non spécifiée), dont l’extrait est, selon l’étude, comparable à 89% à l’huile essentielle (mais laquelle ?) a montré une bonne inhibition de la monoamine oxydase (7), enzyme responsable de la dégradation de la dopamine. Ainsi, cet extrait a permis d’augmenter l’attention des souris et des rats testés, lors d’une prise orale.

L’huile essentielle de matricaire (Matricaria recutita) a démontré, dans des tests effectués chez la souris, l’augmentation des capacités d’attention (8), comparables à celles observées lors de la consommation de café. Dans cette expérience, l’HE était administrée oralement, à des doses comprises entre 50 et 100 mg/Kg.Il est bien sûr difficile d’extrapoler l’utilité de cette HE dans le traitement du TDAH (même si les chercheurs évoquent cette possibilité), car le modèle est ici murin, et la dose utilisée est très élevée (elle correspond environ à 300 gouttes/jours pour un adulte de 70 Kg !). De plus, une agitation motrice a été observée, ce qui pourrait aller à l’encontre de l’effet recherché pour aider le jeune patient à s’adapter au milieu scolaire.

L’inhalation d’HE de Vetiver (Vetiveria zizanoïdes) a par exemple montré une réduction du stress et de l’activité des structures neuronales impliquées dans l’anxiété chez la souris. Les mêmes chercheurs ont conclu que, dans le contexte de leur expérience, l’HE de Vetiver était aussi efficace que le diazepam, un anxiolytique largement utilisé. Cela peut aider à retrouver une concentration stimulée, et explique peut-être le fait que cette HE soit traditionnellement utilisée par de nombreux thérapeutes pour les situations de TDA/H (10).

3- Stratégies d’accompagnement du TDAH

Le trouble est multiple, et se manifeste de différentes manières selon les sujets. Cependant, certaines HE peuvent être conseillées de manière générale pour aider le sujet. Attention toutefois à consulter votre médecin, et à ne JAMAIS arrêter un traitement sans en discuter d’abord avec lui. Nous proposerons ici des stratégies différentes, déclinées en fonction de l’âge. Elles peuvent s’associer sans constituer de danger.

Vous pouvez aussi utiliser le baume Calmibaume® du Laboratoire DUMANI en massage sur la plante des pieds le soir au coucher, ou sur les poignets en olfaction pour apporter un effet apaisant et augmenter la concentration tout au long de la journée.

CONCLUSION

Nous avons insisté, dans cet article, sur l’effet des HE sur l’attention. Cependant, certains éléments semblent paradoxaux : certaines HE sont indiquées dans l’accompagnement du TDAH parce qu’elles procurent un apaisement (effet plutôt inhibiteur), d’autres parce qu’elles augmentent l’attention et la concentration (effet plutôt stimulateur)… Selon les cibles neurologiques, il serait donc possible d’améliorer les symptômes du TDAH en agissant de différentes manières.

Concluons sur un autre produit, qui n’est pas une HE mais dont l’efficacité a montré un réel impact sur le métabolisme de la dopamine, de la noradrénaline, mais aussi de la sérotonine (un autre neuromédiateur, impliqué dans l’humeur) : il s’agit du macérât huileux de millepertuis (Hypericum perforatum). Grâce à l’hypericine et l’hyperforine qu’elle contient, ce macérât inhibe la recapture de la dopamine et de la noradrénaline ; en ce sens, il semble indiqué pour les patients atteints de TDAH. Attention toutefois avec ce produit : l’ANSM a émis un communiqué pour alerter sur son usage, surtout en même temps qu’une prise de médicaments, car il modifie la façon dont le foie métabolise ces molécules (9). Encore une fois, il est important de consulter un médecin ou un pharmacien avant de prendre un produit, même naturel !

PRÉCAUTION

Avant tout utilisation d’HE (surtout par voie orale), vérifiez qu’elles soient compatibles avec votre éventuel traitement (certaines HE ou macérât influencent la rapidité d’élimination des médicaments, et donc l’efficacité et/ou l’innocuité des traitements), et l’absence d’allergies.

Consultez systématiquement votre médecin. Les conseils de cet article ne se substituent pas à un avis médical, et ne doivent pas conduire à interrompre un traitement.

Références :

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