Troubles de l’érection et Huiles Essentielles : voici un sujet rarement traité, peut-être encore un peu tabou : Les troubles de l’érection.
Ce trouble est assez répandu : sa prévalence peut être évaluée à 20-45 % et son incidence en Occident à 25-30 nouveaux cas pour 1000 habitants par an (1). Les facteurs impliqués dans sa survenue sont l’âge, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les affections urogénitales, psychiatriques et toute maladie chronique.
Le tabac, les facteurs hormonaux et certains médicaments sont également impliqués dans les problèmes érectiles. Il faut noter que, s’il est toujours bénéfique, à tout âge, d’arrêter de fumer ou de boire avec excès, les modifications des facteurs de risque doivent être entreprises avant 50 ans pour pouvoir prévenir la survenue d’une dysfonction érectile.
La grande difficulté vient aussi de la « honte » liée au fait d’aborder ces sujets, même avec son médecin : deux tiers des hommes atteints de troubles de l’érection éprouvent des difficultés à évoquer ces problèmes avec leur médecin et moins d’un quart des hommes concernés consultent.
Enfin, il faut savoir que les troubles de l’érection peuvent être le symptôme de problèmes d’ordre vasculaire, nerveux, ou même consister en effets secondaires de certains médicaments. Mieux vaut donc consulter pour écarter toute cause médicale. Je rappelle ici que les notions abordées dans ce blog ne se substituent pas à une consultation médicale, et qu’il ne faut JAMAIS interrompre un traitement sans en parler d’abord avec son médecin.
1) Érection et structure du pénis
Évidemment, à peu près tout le monde connait la structure externe du pénis, mais il semble important de s’intéresser à sa structure interne, surtout si on veut comprendre ce qui peut nous empêcher de passer une nuit torride…
On entend souvent dire que le pénis est comme une éponge, qui se gorge de sang lors de l’érection, et donc qui gonfle et se rigidifie. Pourtant, cette comparaison n’est absolument pas juste : en effet, a-t-on déjà vu une éponge devenir rigide et dure ? Ou même, quadrupler de volume lorsqu’elle se gorge d’eau ? A l’évidence, non…
Si l’érection est en effet due à un afflux de sang dans la verge, ce n’est pas le seul mécanisme responsable du durcissement et du redressement du pénis.
Corps érectiles
Le pénis est constitué de trois formations érectiles, c’est-à-dire capables de se gorger de sang : les deux corps caverneux et le corps spongieux entourés chacun d’une membrane peu extensible nommée l’albuginée :
- Le corps spongieux : il entoure l’urètre qui est le canal d’évacuation de l’urine et du sperme. Il se poursuit par un renflement distal : le gland.
- Les corps caverneux : ils sont constitués d’un tissu conjonctif et musculaire lisse qui aménage des espaces dans lesquels le sang va affluer lors de l’érection.
Le pénis va donc exister sous deux états : « au repos », ce qu’on appelle scientifiquement l’état de flaccidité, et l’érection, lors duquel l’afflux sanguin augmente rapidement pour créer la tumescence.
Les membranes rigides
Ces corps érectiles sont entourés de plusieurs membranes, dont la plus importante est l’albuginée. En effet, c’est grâce à cette membrane, de nature très rigide, que le pénis se redresse et surtout durcit lorsque le sang afflux dans les cavités des corps caverneux.
Sans ces membranes, le pénis serait littéralement comme une éponge, et ne durcirait pas lors de l’excitation.
Érection et circulation du sang
Pour bien comprendre l’érection, il faut connaitre la circulation du sang à l’intérieur du pénis. Le sang arrive dans les corps caverneux par l’artère hélicine, puis en repart par un réseau veineux situé sous les fascias rigides du pénis.
Lors de la tumescence pénienne, l’augmentation de volume des corps caverneux par remplissage sanguin entraîne une compression du réseau veineux situé sous l’albuginée aboutissant progressivement à un arrêt du retour veineux.
Ainsi, à chaque contraction cardiaque, le flux sanguin vient encore accroître la pression dans les corps caverneux. Au maximum de la rigidité pénienne le flux sanguin tend à diminuer à chaque systole et à même s’inverser pendant la diastole.
2) Contrôle de l’érection
Lorsque tout se passe bien, une simple évocation érotique, un contact physique ou un contexte particulier peut suffire à déclencher une érection qui permet le rapport sexuel.
Cela dit, mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre dans le déclenchement de l’érection permet d’identifier des acteurs qui seront ciblés par les Huiles Essentielles, dans le cadre d’une approche d’aromathérapie.
Contrôle central
Dans l’organisme, deux systèmes gèrent les fonctions vitales, de manière inconsciente : il s’agit des systèmes nerveux sympathique et parasympathique. En générale, ils sont dits antagonistes, ce qui signifie que lorsqu’un système est activateur, l’autre inhibe et réciproquement.
Le déclenchement de l’érection passe au départ par une activation du système nerveux parasympathique, et une inhibition du sympathique.
Il faut noter que les nerfs parasympathiques émergent au niveau de la moëlle épinière sacrée, et qu’ils sont actifs en situation de détente et de calme : cela peut expliquer les problèmes d’érection en période de stress, ou lorsque l’homme se met trop de pression quant à ses performances…
Contrôle local
Au niveau du pénis, l’activation du système parasympathique déclenche la libération de messagers chimiques (monoxyde d’azote et GMPc) qui inhibent la libération de calcium ce qui, in fine, favorise un relâchement des muscles lisses qui entourent les artères. Or, lorsque les muscles lisses des artères se relâchent, il y a vasodilatation locale et donc augmentation de l’afflux sanguin : c’est magique, l’érection se produit alors !
3) Aromathérapie et érection : Les Huiles Essentielles efficaces
Les Huiles Essentielles peuvent largement aider à retrouver une sexualité épanouie. Je rappelle qu’il faut absolument obtenir un avis médical si les troubles s’installent sur la durée, car ils peuvent être le symptôme d’autres problèmes qu’il conviendra d’investiguer (hypotension, cholestérol, anxiété…).
Mécanismes d’action
Le but des Huiles Essentielles sera triple :
- renforcer l’action du système parasympathique (SNPS) ;
- inhiber la dégradation des messagers qui favorisent la vasodilatation, comme le GMPc ;
- renforcer la vasodilatation en inhibant la libération de calcium.
Les Huiles Essentielles qui stimulent l’érection par un renforcement du SNPS
Les Huiles Essentielles qui renforcent le système parasympathique sont connues, à la fois de manière traditionnelle et de manière plus scientifique. Pour en avoir un aperçu, vous pouvez vous reporter à notre ouvrage, Physiologie et Huiles Essentielles, publié aux éditions DUNOD.
Parmi les plus efficaces et faciles à utiliser, on peut citer les HE de Petitgain bigaradier (Citrus aurantium op feuilles), de Bergamote (Citrus bergamia), de Santal (Santal alba, op bois) ou de Sarriette des montagnes (Satureja montana).
Le centre nerveux en charge de la gestion des système sympathique et parasympathique étant situé dans les profondeurs du cerveau, au niveau de ce qu’on appelle l’hypotalamus, la voie la plus efficace sera la voie olfactive. Réaliser un stick pour renforcer la libido et activer le SNPS est donc une excellente idée…
Les Huiles Essentielles qui stimulent l’érection par une inhibition de la libération de calcium
Plusieurs Huiles Essentielles agissent sur la vasotonicité en favorisant une vasodilatation. On retrouvera ici le Lemongrass (Cymbopogon flexuosus), le Palmarosa (Cymbopogon martinii) ou encore la Sarriette des montagnes. En général, ces HE inhibent la libération de calcium, un minéral indispensable à la contraction musculaire. De fait, les muscles ont tendance à se relâcher, déclenchant une vasodilatation.
Les Huiles Essentielles qui stimulent l’érection par une inhibition de la dégradation du GMPc
D’après nos recherches, peu d’Huiles Essentielles semblent jouer un rôle sur la dégradation du GMPc. La seule qui semble (par des expériences in vitro ou chez le rat) montrer une certaine efficacité est l’HE de Cathaire (Nepeta cataria).
Elle semble inhiber la phosphodiestérase-5 (PDE-5), responsable de la dégradation du GMPc. Ainsi, le taux de GMPc est maintenu plus élevé en présence de cette HE, ce qui favorise le maintien de l’érection (2).
Exemples de protocoles
Plusieurs types de protocoles peuvent être envisagés selon les objectifs attendus et le type de problématique de départ. Vérifiez bien les interactions médicamenteuses éventuelles ainsi que les allergies potentielles ; en cas de doute, demandez conseil à votre pharmacien.
Stimulation de la libido par un stick
Préparer un stick inhaleur, avec le mélange suivant, à instiller directement sur la mèche :
- Santal (bois) : 3 gouttes
- Bergamote : 7 gouttes
- Palmarosa : 2 gouttes
Inhaler au plaisir, dans la journée.
Stimulation de la libido par un massage
Ce mélange a pour but de renforcer le désir ; il est destiné à être utilisé en massage sur tout le corps, hors parties génitales.
Dans un flacon de 30 mL, verser successivement :
- Lemongrass : 20 gouttes
- Palmarosa : 20 gouttes
- Bergamote : 20 gouttes
Puis compléter avec de l’Huile Végétale d’Avocat. Masser le corps entier, en instant sur la zone du sacrum, zone d’émergence des nerfs parasympathiques.
Renforcement de l’érection
Le mélange proposé ici vise à renforcer la durée et la qualité de l’érection.
Il est relativement dilué, car il est destiné à être utilisé sur les parties génitales, hors muqueuse (on évitera la zone du gland).
Dans un flacon de 30 mL, verser successivement :
- Santal (bois) : 1 goutte
- Palmarosa : 8 gouttes
- Sarriette des montagnes : 1 goutte
Puis compléter avec de l’Huile Végétale de Calophylle inophyle. Masser le pénis, de préférence quelques minutes avant le rapport sexuel, jusqu’à « pénétration » complète.
Enjoy 😉
- Droupy, S. Épidémiologie et physiopathologie de la dysfonction érectile. Annales d’urologie. 2005, Vol. 39.
- https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0378874108006260