Respirer des Huiles Essentielles : voie olfactive et réalisation d’un stick inhalateur

En aromathérapie, la voie olfactive est une des principales voies d’utilisation des Huiles Essentielles, évidemment parce qu’elles ont toutes pour point commun de présenter une odeur ! Par définition, une Huile Essentielle contient des molécules volatiles. Cela signifie que les molécules qui la composent ont tendance à se répartir dans l’air ambiant, et à pouvoir être captées par notre muqueuse olfactive. Ainsi, les molécules volatiles peuvent d’une part avoir une odeur qui peut être perçue comme plus ou moins agréable, et d’autre part agir sur le fonctionnement de notre cerveau et en particulier sur nos émotions…

Nous allons voir dans cet article comment fonctionne la voie olfactive et comment concrètement préparer des sticks olfactifs à base d’Huiles Essentielles.

Trois voie

Le fonctionnement de la voie olfactive

Afin d’utiliser tout le potentiel de cette voie, il nous semble important de bien comprendre comment les molécules aromatiques contenue dans les HE agissent sur la muqueuse qui tapisse nos fosses nasales.

Lorsqu’on inhale une HE, les composés aromatiques peuvent agir de différentes façons (1) :

  • Par une action locale : en agissant par exemple sur le mouvement des cils et la production de mucus. On utilisera alors plutôt une HE qui contient du cinéole, comme celles d’Eucalyptus radié et globuleux, ou de Ravintsara. Cette action est à très court terme, et se fait sentir quasi immédiatement. Elle se porte sur tout le trajet des molécules aromatiques, parfois vers les profondeurs de l’arbre respiratoire si la respiration est profonde

  • Par une voie neurologique : les molécules aromatiques vont rejoindre le nerf olfactif et regagner directement des structures nerveuses profondes par un trajet nerveux. Cette voie présente un intérêt certain, dans la mesure où les molécules réabsorbées de cette façon n’ont pas à traverser la barrière hémato-encéphalique, c’est-à-dire qu’elles peuvent agir très efficacement sur des structures cérébrales profondes, surtout impliquées dans les émotions.

  • Par une voie pharmacologique : les molécules regagnent le sang, qui les distribuera à tout l’organisme. C’est le principal mode d’action des molécules aromatiques administrées par inhalation. Ce trajet met en jeu une réponse à plus long terme, comme celle observée dans la gestion du stress, par exemple. Cette absorption n’a pas lieu qu’au niveau des fosses nasales, mais peut intervenir sur toute la muqueuse respiratoire jusqu’aux capillaires alvéolaires. Cette voie met à profit l’énorme vascularisation des alvéoles pulmonaires pour réabsorber une grande proportion des molécules inhalées (ce qui reste faible en quantité, même si la proportion est élevée).

Effet des molécules inhalées

Lorsqu’on sent une HE, plusieurs événements se produisent dans notre cerveau, qui influencent la manière dont nous la percevons.

Tout d’abord, l’HE peut être perçue comme une somme de molécules aromatiques, que notre cerveau analytique peut tenter de reconnaître individuellement.

Ensuite, l’olfaction peut induire des images, des souvenirs issus des expériences passées, mais aussi des sensations particulières.

Voie olfactive : inhalation et huiles essentielles

Toutes ces perceptions mettent en jeu des structures cérébrales bien précises. Voyons le trajet suivi par l’information nerveuse lors de l’olfaction d’une HE.

  • Détection des molécules aromatiques : La détection des molécules aromatiques s’effectue au niveau de l’épithélium olfactif, situé au niveau supérieur des fosses nasales et représentant une surface d’environ 10 cm2 chez un homme de 70 kg. Cet épithélium est composé de neurones olfactifs, qui détectent des molécules chimiques lorsque celles-ci se fixent sur des récepteurs membranaires.

  • Transmission de l’influx vers des structures profondes : Plusieurs voies de transfert existent, mais nous nous focaliserons sur les deux principales.
    1. Voie 1 : elle assure le transfert de l’information vers la partie du cerveau qui analyse les odeurs de manière consciente.
    2. Voie 2 : elle est impliquée dans la connotation émotionnelle et instinctive des odeurs

      Lorsqu’on travaille en olfactothérapie, c’est donc la voie 2 que l’on cherche surtout à recruter.

Comment préparer un stick olfactif

Fondamentalement, la voie olfactive permet d’agir sur nos émotions, avec une quantité minimale de molécule active. Cela permet donc de limiter la quantité d’HE à laquelle nous sommes exposés, et donc de limiter la toxicité potentielle de l’HE.

L’une des façons d’utiliser la voie olfactive est la fabrication d’un stick inhalateur, dont voici les principales étapes.

Contenu du stick

Un stick est composé de plusieurs parties :

  • Une mèche, imprégnée d’HE (en moyenne une dizaine de gouttes de la synergie)
  • Une structure en métal ou en plastique, qui accueille et protège la mèche. L’une de ces parties est percée d’un trou, par lequel les molécules aromatiques diffusent et sont perçues par l’utilisateur.
contenue stick

Utilisation du stick

La première étape est de réaliser la préparation d’HE, en fonction de l’objectif recherché (respiration, gestion des émotions, ancrage…) dans un flacon ambré. Cette préparation contient souvent des HE issues d’agrumes ou de conifères, et ne dépasse pas, en général 3 HE différentes.

Il suffit ensuite de mettre la quantité désirée d’HE sur la mèche, de refermer le stick et de l’ouvrir au moment où on souhaite s’en servir.

La durée d’utilisation du stick dépend de la fréquence des ouvertures et des HE choisies, mais il est fréquent de pouvoir s’en servir plusieurs jours sans problème.

Lorsque l’odeur diminue ou se modifie, on peut conserver la structure du stick et « recharger » la mèche avec la même synergie d’HE. On peut aussi remplacer la mèche (tout en conservant le corps du stick) pour utiliser une synergie différente.

Une fois que l’on a intégré le fonctionnement de la voie olfactive, on comprend bien tout l’intérêt qu’elle représente. Des ouvrages de plus en plus nombreux traitent d’ailleurs de cette voie, tant les possibilités sont infinies, et les risques de toxicité faibles.

Pour aller plus loin, il convient donc de savoir comment et quelles HE associer pour obtenir l’effet recherché, que cela soit la concentration, la détente, le sommeil, la joie de vivre, la confiance en soi… De nombreuses combinaisons d’HE sont possibles pour remplir ces fonctions.

Si le sujet vous intéresse, sachez que la présentation de ces synergies (et de bien d’autres) fera l’objet d’une masterclass dédiée !

Références :

Note importante : les conseils dispensés ne constituent pas un diagnostic, et ne doivent jamais permettre à un patient d’arrêter un traitement médical en cours.

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